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Êtes-vous un professionnel de santé qui souhaite contribuer à la réduction du risque de cancer du sein ?
Soutien scientifique
De nombreuses recherches ont montré que les facteurs liés au mode de vie contribuent au risque de développer un cancer du sein et impactent les résultats qui suivent un diagnostic de cancer du sein. Les lignes directrices ci-dessous, visent à mettre ces connaissances à profit, en aidant les individus à protéger leur santé.
1. Plus votre régime alimentaire est composé d'aliments d'origine végétale sains, moins vous risquez de contracter un cancer du sein ou de le voir réapparaître.
Les aliments sains d’origine végétale (légumes, fruits, grains entiers, et légumineuses) réduisent le risque de cancer du sein de plusieurs manières :
Contrôle du poids plus facile.
Atteindre un poids corporel sain réduit le risque de cancer du sein post-ménopausique et réduit la probabilité de récidive du cancer. Dans les études d’observation, les régimes à base de plantes (végétaliens) sont associés à un poids corporel plus sain, par rapport aux régimes qui incluent de la viande et/ou des produits laitiers. Dans la cohorte d'Oxford de l'Enquête prospective européenne sur le cancer et la nutrition (EPIC), l'IMC moyen chez les mangeurs de viande était de 24,4 kg/m2 pour les hommes et de 23,5 kg/m2 pour les femmes ; parmi ceux qui évitent les produits d'origine animale, les chiffres correspondants étaient de 22,5 kg/m2 pour les hommes et de 22,0 kg/m2 pour les femmes.1
Dans une cohorte américaine, les différences étaient plus frappantes. Dans l’Adventist Health Study-2, portant 60 903 hommes et femmes âgés de 30 ans et plus, l’IMC moyen parmi les mangeurs de viande était de 28,8 kg/m2, contre 23,6 kg/m2 pour ceux qui évitent la viande, les produits laitiers et les œufs.2
De même, des essais cliniques menés auprès de personnes en surpoids ont montré que les aliments d’origine végétale entraînent de manière prévisible une perte de poids.3
Les régimes à base de plantes encouragent un contrôle sain du poids de deux manières. Premièrement, comme les aliments d’origine végétale sont généralement riches en fibres et faibles en gras, ils ont une faible densité énergétique (moins de calories par gramme d’aliment). Deuxièmement, les régimes végétaliens faibles en gras augmentent la dépense énergétique après les repas, c’est-à-dire le fait de « brûler » des calories de manière accrue après les repas.4
Des niveaux d’hormones sains.
Les œstrogènes jouent un rôle essentiel dans l’émergence, le développement et la progression du cancer du sein.5 Des concentrations sanguines plus élevées d'œstradiol sont associées à un risque accru de cancer du sein post-ménopausique.6 Lors d'essais cliniques, il a été démontré que les régimes riches en fibres et faibles en matières grasses réduisaient les concentrations d'œstradiol et d'œstrone d'environ 10 à 25 pourcent,7,8,9 avec un effet similaire sur les œstrogènes urinaires.10 Cela peut être dû en partie à une perte de poids. Dans la mesure où les régimes riches en fibres et faibles en gras réduisent la graisse corporelle, ils peuvent également réduire la production d’œstrogènes. En outre, les fibres alimentaires interrompent la circulation entéro-hépatique des œstrogènes, de sorte qu’ils soient excrétés plutôt que de circuler dans le sang.
Des propriétés anticancéreuses particulières.
Outre leur teneur en fibres et leur faible teneur en matières grasses, certaines plantes semblent particulièrement bénéfiques pour réduire le risque de cancer. Cela semble être vrai pour les légumes de manière générale. Dans l'étude EPIC Italie portant sur plus de 31 000 femmes avec un suivi médian de 11 ans, celles du quintile le plus élevé de consommation de légumes étaient 35 % moins susceptibles de développer un cancer du sein, par rapport au quintile le plus bas. Au sein de ce groupe alimentaire, les légumes à feuilles vertes, par exemple : les salades, les blettes et les épinards, sont apparus comme particulièrement protectrice.11 Dans le Dans le Pooling Project of Prospective Studies of Diet and Cancer, combinant les données de 20 études de cohorte incluant 993 466 femmes avec des périodes de suivi allant de 11 à 20 ans, les femmes consommant le plus de légumes avaient 18 % de risque en moins de développer un cancer du sein à récepteurs d'œstrogènes négatifs, par rapport aux femmes qui consomment le moins de légumes.12 L’effet de la consommation de légumes sur d’autres formes de cancer du sein était moins évident.13,14 L'avantage apparent des légumes peut être dû à leur teneur en folate et autres vitamines, et à la capacité des légumes crucifères à induire des enzymes de phase 2 qui aident à l’élimination des produits chimiques cancérigènes, ou à d'autres effets des composés phytochimiques naturels présents dans les légumes.
Les produits à base de soja et les isoflavones qu'ils contiennent semblent réduire le risque de cancer du sein.
Une méta-analyse de 2013 a analysé les résultats de 22 études antérieures. Chez les femmes asiatiques, une consommation élevée d'isoflavones (par rapport à la consommation la plus faible) était associée à une réduction de 32 % du risque de cancer du sein ; un effet protecteur a été observé contre les cancers pré et post-ménopausiques.15 Une méta-analyse de 2014 est parvenue à des conclusions similaires.16 Chez les femmes occidentales, la consommation de soja est très faible, ce qui rend plus difficile les comparaisons entre une consommation élevée et faible.
L'utilisation de produits à base de soja est également associée à une réduction du risque de récidive et de mortalité chez les femmes ayant déjà reçu un diagnostic de cancer du sein. L’After Breast Cancer Pooling Project a combiné les données de 9 514 survivantes du cancer du sein de deux cohortes américaines et d’une cohorte chinoise avec un suivi moyen de 7,4 ans. La récidive du cancer était 36 % moins fréquente et la mortalité spécifique au cancer était 29 % inférieure pour les personnes appartenant au décile le plus élevé de consommation d'isoflavones, par rapport au décile le plus bas. Des associations protectrices étaient évidentes pour les cancers à récepteurs d’œstrogènes positifs et négatifs pour les récepteurs d’œstrogènes.17 Une méta-analyse de cinq études portant sur 11 206 femmes ayant déjà reçu un diagnostic de cancer du sein avec un suivi médian allant de 3,9 à 7,3 ans a révélé que celles qui consommaient la plus grande quantité de soja après le diagnostic présentaient un risque de récidive réduit de 26 % et un risque de mortalité réduit de 16 %. Des associations protectrices ont été trouvées chez les femmes pré-ménopausées et post- ménopausées ainsi que pour les cancers à récepteurs d'œstrogènes positifs et négatifs .18
Les isoflavones peuvent réduire la biosynthèse des œstrogènes et font l’objet d’études pour leurs propriétés antiprolifératives, antioxydantes, anti-angiogenèse et anti-inflammatoires.
Il convient de souligner qu’il existe un malentendu répandu concernant les effets du soja sur le risque de cancer, provenant en grande partie des résultats ambigus des études animales et in vitro, un malentendu abordé par les études humaines résumées dans les méta-analyses citées ci-dessus.
Des substituts sains aux produits d'origine animale.
La consommation de certains produits d'origine animale, comme les viandes rouges et transformées (saucisses, bacon, bacon de dinde, jambon, hot-dogs et tranches de charcuterie),19,20,21 et les œufs,22 est associée au risque de cancer du sein. Par exemple, une méta-analyse de 15 études réalisée en 2018 a montré que ceux ayant la consommation la plus élevée (par rapport à la plus faible) de viandes transformées présentaient un risque de cancer du sein supérieur de 9 %.20 Ces produits peuvent facilement être remplacés par des alternatives à base de plantes.
De plus, chez les femmes ayant déjà reçu un diagnostic de cancer du sein, la consommation de produits laitiers riches en matières grasses est associée à un risque accru de mortalité. L'étude Life After Cancer Epidemiology a porté sur 1 893 femmes chez qui un cancer du sein invasif au stade précoce avait été diagnostiqué. Après un suivi médian de 11,8 ans, celles qui consommaient quotidiennement une ou plusieurs portions de produits laitiers riches en matières grasses (par exemple, fromage, crème glacée, lait entier) présentaient un taux de mortalité par cancer du sein 49 % plus élevé que celles qui en consommaient moins d'une demi-portion par jour.23 Dans la mesure où ces produits sont remplacés par des aliments d’origine végétale, le risque est susceptible d’être réduit.
Les liens mécaniques entre les produits d'origine animale et le cancer du sein sont liés à leur teneur en graisses saturées ;24 en œstrogènes naturels et synthétiques ;25 en fer hémique, qui peut favoriser les lésions oxydatives de l'ADN ;26 les nitrates et/ou nitrites, qui favorisent la formation de composés N-nitroso cancérigènes ;27 et en hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérigènes et les amines hétérocycliques, qui se forment lors de la cuisson de la viande.28,29
2. La pratique régulière d'une activité physique vigoureuse réduit le risque
L'activité physique réduit le risque de cancer du sein post-ménopausique, et une activité physique vigoureuse diminue le risque de cancer du sein pré et post-ménopausique. Une méta-analyse réalisée dans le cadre du Une méta-analyse réalisée dans le cadre du Continuous Update Project (CUP) du World Cancer Research Fund et de l'American Institute for Cancer Research a combiné les résultats de huit études antérieures sur des femmes ménopausées, révélant que l'exercice physique régulier était associé à une réduction de 13 % du risque de développer un cancer du sein.13 Pour les formes d’exercice vigoureux, par exemple la course à pied ou le cyclisme rapide, il existe des preuves d'une réduction du risque de cancer du sein tant avant qu’après la ménopause. Dans les méta-analyses du CUP, l'exercice physique vigoureux et régulier était associé à une réduction de 17 % du risque de cancer du sein chez les femmes pré-ménopausées et de 10 % chez les femmes ménopausées.13
Les femmes qui font de l'exercice ont des taux d'œstrogènes circulants inférieurs à ceux des femmes sédentaires,30 bien que cet avantage puisse être en partie dû à la perte de poids due à l'exercice.31,32 L’exercice peut également renforcer les défenses immunitaires, ce qui peut aider l’organisme à éliminer les cellules cancéreuses qui se développent. La résistance à l'insuline et un taux élevé d'insuline à jeun sont liés au risque de cancer du sein ; l'activité physique peut améliorer ces paramètres.13,33
3. Moins vous consommez d’alcool, plus votre risque est faible.
La consommation d'alcool augmente le risque de cancer du sein.34 Pour les femmes pré-ménopausées, chaque verre de vin consommé quotidiennement augmente les risques de développer un cancer du sein d'environ 7%. Deux verres par jour augmentent le risque d’une femme de 14%, et ainsi de suite.13 Il en va de même pour les autres boissons alcoolisées. Une bouteille de bière, un verre de vin de cinq onces ou un verre d'alcool fort ont tous à peu près la même teneur en alcool. Pour chaque verre consommé quotidiennement par une femme ménopausée, le risque de cancer du sein augmente d'environ treize pour cent.13
Les effets négatifs de l'alcool peuvent être liés à sa capacité à augmenter les niveaux d'hormones sexuelles et à contribuer aux dommages causés à l'ADN.35,36
4. Plus vous vous rapprochez d’un poids sain, plus votre risque de cancer du sein après la ménopause est faible.
L’excès de poids augmente le risque de développer un cancer du sein post-ménopausique.37 Dans l'étude Nurses' Health Study, les femmes les plus lourdes (IMC supérieur à 30 kg/m2) étaient 47 % plus susceptibles de développer un cancer du sein que celles dont l'IMC était inférieur à 23 kg/m2. 38 Cette découverte pourrait être liée à la capacité de la graisse corporelle à produire des œstrogènes. Dans les cellules adipeuses, l’enzyme aromatase convertit respectivement l’androstènedione et la testostérone en estrone et en estradiol.
L'adiposité est également associée à une augmentation de l'insuline et de la leptine en circulation et à une réduction des concentrations plasmatiques de globuline liant les hormones sexuelles (une protéine de liaison qui maintient les hormones sexuelles inactives), tous ces facteurs pouvant jouer un rôle dans le risque de cancer du sein.39
Il convient de noter qu’avant la ménopause, les femmes présentant un excès de graisse corporelle courent un risque plus faible de cancer du sein que les femmes plus minces. Cependant, après la ménopause, le cancer du sein devient beaucoup plus fréquent (80 % de tous les cancers du sein aux États-Unis surviennent chez les femmes de plus de 50 ans) 40 et les femmes en surpoids courent un risque beaucoup plus élevé. L’excès de poids est également associé à un pronostic plus défavorable chez les femmes atteintes d’un cancer.41 L'excès de poids au milieu de la vie est également lié au diabète, à l'hypertension, aux maladies cardiaques et à d'autres problèmes de santé, de sorte que le maintien d'un poids sain - c'est-à-dire d'un indice de masse corporelle (IMC) compris entre 18,5 et 24,9 kg/m2 - est bénéfique à tout âge. Suivez les trois étapes précédentes – choisissez des aliments d’origine végétale, faites de l’exercice régulièrement et limitez la consommation d’alcool – pour faciliter l’atteinte et le maintien d’un poids sain.
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